Comment protéger ses cultures contre la fusariose pour assurer rendement et qualité de production ?
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La lutte contre la fusariose est uniquement préventive. Une fois une culture infestée par le complexe fongique de la fusariose, aucun moyen ne permet d’éliminer cette infection.
Plusieurs méthodes permettent de prévenir l’arrivée des pathogènes et de protéger les parcelles.
Une protection en amont de la culture : variétés tolérantes et pratiques culturales
Les variétés tolérantes représentent un des moyens de protection les plus efficaces contre la fusariose. Si la résistance totale d’une variété à cette maladie n’existe pas, il est possible d’obtenir des cultivars tolérants qui permettent de réduire la pression de la fusariose sur la parcelle.
Chaque année, Arvalis – Institut du Végétal réalise une évaluation des variétés en lien avec cette sensibilité à la fusariose des épis. La notation est la suivante :
- Risque DON faible = 1
- Risque DON très élevé = 7
Une variété est dite « sensible » lorsque sa note d’accumulation en DON est inférieure ou égale à 3.5. Elle est dite « peu sensible » ou « tolérante » lorsque cette note est supérieure à 5.5.
Sur blé tendre, la sensibilité de la variété implantée dans la parcelle guide le niveau de protection fongicide de l’épi selon les conditions météorologiques autour de la période de floraison : seules les variétés sensibles seront à traiter en cas de pluie.
Sur blé dur, le niveau actuel de sensibilité des variétés ne permet pas de s’affranchir d’une protection fongicide de l’épi même lors de l’utilisation d’une variété plus tolérante.
Le nombre de variétés dites « peu sensibles » reste limité pour les blés et très faible pour le triticale. La technique de lutte la plus efficace se base sur une complémentarité d’action afin de réduire le risque de fusariose : la gestion des résidus du précédent de culture, le choix variétal ainsi qu’une protection fongicide sur la période de la floraison.
Les pratiques culturales
Parmi les pratiques culturales permettant de limiter le risque de développement de la fusariose, la gestion des résidus de la culture précédente est le facteur le plus important. L’objectif est de réduire au maximum leur présence sur la parcelle au moment de la floraison du blé. Pour cela, plusieurs techniques peuvent être employées comme le labour qui permet un bon enfouissement mais également le broyage fin et l’incorporation superficielle des résidus rapidement après la récolte de la culture précédente.
La rotation est également une étape clé dans la diminution du risque fusariose. La culture d’un blé à la suite d’un maïs ou un sorgho augmente fortement de risque d’infestation du futur blé, d’autant plus si la gestion des résidus n’est pas complète. Les rotations diminuant le plus ce risque fusariose sont la culture d’un blé avec un précédent colza, tournesol, autres céréales à paille, pois…
Arvalis – Institut du Végétal a rédigé des grilles d’évaluation du risque d’accumulation de DON dans les grains de blé tendre ou de blé dur en fonction du précédent cultural, de la gestion des résidus ainsi que de la sensibilité variétale.